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Dans une tribune détonante, publiée dans les Echos, « Emigration : Chut, la France se vide », Yves Montenay, président de l’Institut culture, économie et géopolitique (ICEG) dresse un terrible constat : des milliers de français quittent le pays chaque année. Cet ancien centralien, maitre de conférences en économie à Science po, chef d’entreprise et docteur en démographie politique tire un signal d’alarme sur la situation économique de la France. Les extraits d’une chronique au vitriol.

D’entrée de jeu, le  démographe n’y va pas par quatre chemins : PME ruinées, grandes entreprises se redéployant l’étranger, entrepreneurs allant créer ailleurs, étudiants qualifiés et chômeurs dynamiques allant travailler aux quatre coins du monde : la France se vide.

Je suis démographe, je sais que les Français émigrent massivement. Je suis un ancien dirigeant d’une entreprise internationale, je comprends pourquoi ils le font. Je suis un économiste libéral, je comprends encore mieux pourquoi.

Emigration française : des chiffres qui donnent le tournis

Yves Montenay estime, pour la seule année 2012, une émigration comprise entre 160.000 à 260.000 personnes. Un phénomène qu’il qualifie de massif.

Vu que les raisons des sorties du territoire ne sont pas recensées par l’état Français, il s’est servi du solde migratoire – 45 000 personne en 2012 selon l’INSEE – pour calculer le nombre d’émigrés français. Sachant que l’immigration, cette année-là a tourné autour de 200 000 à 300 000 personnes, il ne restait qu’à poser la soustraction et à obtenir ce chiffre aussi terrifiant qu’impressionnant.

L’émigration des jeunes : un jeune sur deux souhaite partir de France !

Pour étayer son propos, il se réfère au sondage de 2013 selon lequel 51 % des 25-35 ans quitteraient la France s’ils le pouvaient.

Ces jeunes n’appartiennent pas seulement à l’émigration patrimoniale et économique mais à une 3e catégorie, plus récente : celle des « désabusés ».

Dans un contexte de mondialisation, et de compétitivité accrue, le monde entier recherche non seulement les plus qualifiés, mais aussi tous ceux “qui en veulent”. Ainsi, il devient plus facile pour les jeunes français d’exporter leurs compétences  vers des tissus économiques plus favorables.

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D’après lui, le phénomène est très grave, en nombre comme en qualité puisqu’il s’agit soit d’employeurs actuels ou potentiels, soit de futurs employés qui auraient dépensé et cotisé.

Qui est concerné ?

  • Les grandes banques françaises qui délocalisent vers l’Inde des activités haut de gamme : informatique, back-office… et autorisent leurs filiales, à recruter localement.
  • Les grandes entreprises qui délocalisent leur siège social ou qui recrutent à l’étranger.

Autant d’emplois de moins en France qui pèsent sur les recettes fiscales, tant directement qu’indirectement du fait de la consommation qui disparaît. 

  • Les Jeunes diplômés
  • Les jeunes entrepreneurs:
    qui buttent en France sur le coût des charges et la complication de la gestion du personnel, et se verront taxer à l’ISF et sur les plus-values s’ils réussissent.

Pour lui, les causes d’exode économique tiennent avant tout :

  • D’un sentiment français anti entreprise qui a facilité la sur-taxation et freine la correction de cette erreur.
  • Un sentiment d’insécurité économique et d’incohérence.

Parmi les incohérences pointées du doigt :

  • le gouvernement français attaque “la finance”, tout en demandant aux financiers de lui prêter à bas prix pour financer son déficit.
  • les attaques brutales contre les patrons étrangers ou le Medef qui contredisent l’appel aux entreprises françaises et étrangères d’investir et d’employer en France.
  • la décision de faire payer aux entreprises une pénalité de 75 % des salaires des cadres les plus brillants.

Yves Montenay pousse le bouchon jusqu’à comparer la situation actuelle avec l’exil des huguenots, élite rentière protestante, poussés à quitter la France Catholique par Louis XIV.

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Economie française : pourquoi tant d’erreurs ?

L’universitaire émet une hypothèse : la plupart de nos décideurs, de leurs inspirateurs et de leurs exécutants, ont des postes stables et des revenus fixes

Cela se répercute sur leur vision du monde. Par exemple, ayant des revenus fixes et assurés, il leur paraît évident qu’augmenter la pression fiscale augmente recettes de l’État.

Dépourvus de culture économique, cette perception  les conduit à une erreur de taille : ils ne “réalisent” pas qu’en dehors de leur milieu, les revenus sont variables et les emplois non garantis, et qu’augmenter l’impôt aura des conséquences qui vont en réduire l’assiette :

  • l’émigration,
  • l’assèchement, faute d’argent, des investissements de compétitivité,
  • la création d’emplois
  • bien d’autres ajustements, comme notamment le retour au travail au noir

Il conclut sur une note bien peu optimiste.

Espérons que leur échec amènera nos décideurs à se renseigner : quelques visites à des experts-comptables leur montreraient la ruine de nos PME, nos principaux créateurs d’emplois, de façon plus parlante que les rapports de l’Insee qui les ignorent largement !…

Si nos gouvernants continuent ainsi, il ne restera à terme que des services publics tournant à vide…

Et si une expérience professionnelle à l’international (au sein de la Start Up Nation par exemple) se révélait être un atout crucial dans ce contexte économique délicat ?

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